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Mendicité : enquête pour une compréhension plus humaine

Mendicité : enquête pour une compréhension plus humaine

La mendicité demeure un sujet de craintes et d’interrogations, auxquelles l’enquête du Centre d’Etude et de Recherche sur la Philanthropie (CerPhi) apporte quelques éléments de réponse.

Combien gagnent ceux qui font la manche ? Cette épineuse question en ouvre d’autres. Qui sont-ils ? Comment sont-ils perçus par ceux qu’ils sollicitent ? Est-ce facile de donner dans la rue ? Une recherche du CerPhi (Centre d’Étude et de Recherche sur la Philanthropie) en par­tenariat avec la Fondation Caritas France, le Secours Catholique et La Vie, dévoile les enjeux de la mendicité. Menée début 2011, cette étude donne la parole à ceux qui pratiquent la mendicité, reflétant – avec simplicité et humanité – la diversité des réalités individuelles qui mè­nent à cette pratique.

Inventaire des lieux et types de mendici­té à Paris, observation des pra­tiques ou analyse des interactions avec les passants… la recherche révèle les des­sous de la manche. Il n’existe ainsi pas de profil type de la personne qui mendie dans la rue : leurs parcours, pratiques, attitudes divergent. Mais toutes souffrent d’un isolement social et affectif profond, ainsi que de la pénibilité physique et psychique de leur mode de (sur)vie.

Soumis aux intempéries et au flux des passants dont ils tentent de retenir l’attention, ils sont particulièrement sensibles et vulnérables aux démonstrations de mépris et d’agressivité. La nécessité d’être vu engendre une concentration des pratiques dans les lieux et les moments de fort passage, d’où le sentiment d’un phénomène en augmentation, bien qu’aucune mesure ne confirme cette idée.

Autre a prio­ri mis à mal : la mendicité est en réalité peu rentable puisqu’elle procure un revenu de 10 à 15 € par jour en moyenne. Les plus “performants” ga­gnent environ 30 € par jour au prix d’ef­forts physiques et psychiques démesurés.

Quant au public, ceux qui mendient le re­gardent avec empathie. Conscients que leur présence crée un malaise, ils recon­naissent au public une réelle générosité, d’autant plus méritoire dans un contexte de crise. Les passants sollicités, partagés entre compassion et gêne, et conscients de l’arbitraire et du faible impact de leur action, considè­rent, eux, qu’il n’est pas si facile de don­ner dans la rue. La mendicité suscite des émotions contradictoires : compassion et solidarité, angoisse et rejet… d’où l’hési­tation à donner.

Si cette étude encourage à s’interroger au-delà des stéréotypes, elle permet également à la Fondation Caritas d’affiner sa compréhension et in fine son action auprès des plus démunis. Pour développer, au sein de l’ensemble de la société, une tolérance et une solidarité plus propices à l’acceptation de ses « exclus ».

Pour en savoir plus et consulter le rapport d’étude du Cerphi

Financement de la Fondation Caritas France : 30 000 €

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