Pascale Dietrich-Ragon
Le logement intolérable…
Une immersion dans l’insalubrité parisenne
Le Prix 2011 de la Fondation de Recherche Caritas a été remis à Pascale Dietrich-Ragon – sociologue, chargée de recherche à l’Institut national d’études démographiques et membre associé de l’Équipe de Recherche sur les Inégalités sociales au Centre Maurice Halbwachs – pour sa publication Le logement intolérable (PUF, “Le lien social”, Paris, 2011).
Pour cet ouvrage, fruit de son travail de thèse, la jeune sociologue s’est immergée dans les squats et logements insalubres parisiens, rencontrant plus de 500 personnes en cinq ans, à 80 % d’origine étrangère. Son constat est saisissant : des hommes et des femmes, des familles entières, en survie dans l’insalubrité.
Pascale Dietrich-Ragon décrypte les parcours qui mènent à ces taudis : réseaux communautaires informels, marchands de sommeil… Même si Paris s’efforce de résorber cet habitat intolérable, l’arrivée de nouveaux occupants rend la tâche infinie : 40 000 nouvelles demandes de logement chaque année !
Où vivre dans la longue attente d’un logement social ? Dans la “course au HLM”, s’organise la “logique du pire” : les plus mal logés, les plus médiatisés, sont ceux qui ont le plus de chance de voir leur demande aboutir. Dans l’espoir d’être relogés, les occupants sont parfois prêts à tout : refus des rénovations ou même dégradations volontaires. Des pratiques qui laissent un goût amer à ceux qui attendent patiemment sur une liste. En filigrane, Le logement intolérable révèle aussi l’incapacité de la France à intégrer rapidement les populations immigrées et à atteindre son idéal de mixité sociale.