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Fonds Hémisphère : investir à long terme pour l’hébergement d’urgence

Fonds Hémisphère : investir à long terme pour l’hébergement d’urgence

L’hébergement d’urgence répond à des situations de danger immédiat face auxquelles il faut mettre immédiatement à l’abri une personne ou une famille. Malheureusement, le système qui doit répondre rapidement à des situations extrêmes est à bout de souffle. Comment les acteurs de la philanthropie peuvent-ils aider à le réformer sur le long terme ? Eléments de réponse

 

Hébergement d’urgence : un système qui explose

En France, on estime à plus de 150 000 le nombre de personnes vivant à la rue. Si les derniers éléments chiffrés donnés par l’INSEE datent de 2012, le rapport statistique 2018 du Secours Catholique – Caritas France (SC-CF) pointait que 28,8 % des personnes accueillies vivaient en « logement instable » (à l’hôtel, chez des amis, à la rue…). Cette augmentation du nombre de personnes à la rue a conduit à un engorgement des dispositifs d’hébergement d’urgence. Face à cet engorgement, la réponse est souvent la même : le recours aux hôtels du parc privé.

Malheureusement, cette situation est loin d’être idéale : hôtels exigus, parfois insalubres, impropres à la conduite d’une vie de famille… Par-delà des conditions parfois indignes (présences d’animaux nuisibles, chambres de 7m2, familles ballottées entre plusieurs hôtels…), c’est aussi la durée de cet hébergement « d’urgence » qui interpelle : 44% des bénéficiaires de nuits d’hôtels y passent plus d’un an et 20% plus de 2 ans.  Ainsi, le système se révèle inadapté à la prise en charge dans la durée de publics extrêmement fragiles : 53% des personnes hébergées à l’hôtel sont des enfants de moins de 6 ans selon une étude du SC-CF.

Le coût de l’indigne et de l’inefficace

En plus du coût humain, le coût financier est loin d’être anodin : en 2018, 92 000 places « d’urgences et de stabilisation » existaient. Parmi celles-ci, 46000 sont des nuits hôtelières qui doivent être renouvelées chaque jour. Le phénomène fini par contribuer au développement de filières de marchands de sommeil profitant de besoins importants et d’une population cible fragile.

Pour répondre à cette situation, un ensemble d’acteurs réunis autour de la Caisse des dépôts a souhaité créer le Fonds Hémisphère. Ce dernier, véritable « véhicule d’investissement à impact social », reprend en main des structures d‘hébergement d’urgence, rénove puis sécurise les locaux et prodigue l’accompagnement social nécessaire. Ce dispositif, dans lequel la Fondation Caritas France vient d’investir, permet ainsi d’offrir de meilleures conditions, de juguler les coûts (40% d’économie pour l’Etat) et de rééquilibrer la demande en logements.

Le dispositif permet un meilleur couplage hébergement/suivi social, permettant ainsi l’insertion, la scolarisation et l’accès au droit. Créé pour une durée de 10 ans, il est rémunéré :

  • Par un loyer
  • Par une rémunération variable indexée sur sa performance sociale. Cette dernière est mesurée, entre autres, par le taux de scolarisation des enfants et le taux de sorties positives (45%).

En souscrivant au fonds hémisphère, la Fondation Caritas France illustre sa démarche d’investissement à impact social : mettre son capital au service du bien commun dans une logique de capital patient, donnant la priorité au retour ial sur investissement.