Franck Billeau - Réseau Eco Habitat

Portait Acteurs de Résilience
Franck Billeau, Fondateur, Réseau Éco Habitat
FCF – Quel a été le projet porté par votre association dans le cadre du programme Acteurs de Résilience 2021-2023 ? Quels objectifs souhaitiez-vous atteindre ?
Le projet consistait à solidifier notre action en région Hauts-de-France tout en poursuivant la réflexion d’un déploiement national. L’idée était de porter une réflexion à long-terme sur l’essaimage de Réseau Eco Habitat mais en s’appuyant sur quelque chose qui devait encore se développer et se construire en région Hauts-de-France. On a donc constitué une tête de réseau dans laquelle notre action en région Hauts-de-France s’intègre complètement. Et c’est sur elle que l’on s’appuie comme modèle pour pouvoir accompagner des porteurs de projets, qu’on avait déjà identifiés il y a trois ans, avec lesquels on poursuit cet accompagnement pour pouvoir leur permettre de se développer sur leur propre territoire.
Aujourd’hui, il y a cinq porteurs de projets qu’on suit plus particulièrement. Ce n’est plus une question de savoir comment on va essaimer, aujourd’hui on est complètement dans l’essaimage. On a un peu plus de moyens humains pour à la fois traiter l’essaimage mais aussi pour structurer la formation du métier que l’on a inventé et qui est d’ailleurs aujourd’hui bien identifié et repris par la puissance publique.
FCF – Qu’est-ce que le programme a changé pour votre association ? Et quel est votre souvenir le plus marquant concernant le programme ?
Le plaisir et la reconnaissance immenses que l’on peut avoir c’est que ce qu’on a expérimenté est repris aujourd’hui par la puissance publique, et je dirais même, peut être accompagné financièrement par d’autres acteurs qui reconnaissent la nécessité d’appuyer le modèle.
Ce que je retiens comme un élément phare du programme et qui pour moi confirme et donne sens au mot “résilience”, c’est ce qui s’est passé cet automne avec un média national, la Croix-Hebdo (NDLR : le 8 septembre 2023, La Croix l’Hebdo mettait en lumière l’expertise de Réseau Eco Habitat dans l’accélération de la rénovation thermique en levant les freins sociaux, techniques et financiers de la rénovation des bâtiments, dans un numéro spécial nommé “Les solutions existent”). Pour la première fois, un média a traité les solutions de la transition écologique, avant de mettre en avant le problème. Toute notion de résilience prend son sens à partir du moment où on voit bien qu’on a des solutions qui peuvent être apportées. Et aujourd’hui, il y a un appétit, d’un certain nombre de médias, sur la question de traiter les solutions plus que les problèmes.
Les problèmes sont bien identifiés mais je ne dis pas qu’ils sont derrière nous. On sort d’une crise sanitaire, on enchaîne avec une crise énergétique, qui donne lieu, pour nous, dans la question de la rénovation énergétique, à une crise économique et inflationniste, et donc à un impact sur les matériaux. Il est clair que, sur un an, ça aurait été difficile d’aborder une vision sur du long terme et le fait d’avoir eu un accompagnement dans la durée, et d’avoir des moyens dans la durée, nous permet d’avoir une vision plus systémique, plus macro des problèmes, pour pouvoir traverser crise après crise, et ne pas lâcher le projet et en créer quelque chose de réel et de concret.
FCF – Pourquoi est-il important, selon vous, que la Fondation Caritas France continue à proposer des programmes pluriannuels avec un soutien à la fois financier et extra-financier ?
Je pense que l’extra-financier est très important dans le soutien de la Fondation. J’ai la certitude que les rencontres qu’on a eues entre pairs, ou la mise en relation avec des mécènes, avec des partenaires, avec des médias, ont permis de constituer un réseau. On voit bien qu’on peut agir localement mais on ne peut grandir, dupliquer, essaimer le modèle que s’il y a un réseau. On a vu un certain nombre de partenaires qui gravitent autour de la Fondation Caritas, et ça, ça nous a donné une certaine légitimité et une reconnaissance dans l’action qui se voit à différents degrés : que ce soit médiatique, que ce soit financier, et même institutionnel, puisque ça garantit, ça crédibilise un modèle. C’est un programme hyper encourageant et hyper motivant. Un programme magnifique.
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