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Cécile Roy - Le Valdocco

Cécile Roy - Le Valdocco

Portait Acteurs de Résilience

Cécile Roy, Directrice générale, Le Valdocco

 


FCF – Quel a été le projet porté par votre association dans le cadre du programme Acteurs de Résilience 2021-2023 ? Quels objectifs souhaitiez-vous atteindre ?

Le projet mis en œuvre dans le cadre d’Acteurs de Résilience s’appelle Graines de Culture. Il s’agissait de développer les volets numériques et écologiques dans tous nos 6 établissements de prévention générale dans les quartiers populaires, le plus souvent classés prioritaires, de Lille à Nice pour répondre aux besoins éducatifs et prévenir les décrochages des jeunes et des familles. Ce projet, c’était aussi pour Le Valdocco une opportunité incroyable de créer une unité et une dynamique entre tous ces établissements qui se sont créés au fil du temps, sur le même modèle, avec la même intuition, mais qui n’avaient jamais eu les moyens jusque-là de déployer un projet en commun.

Cette mise en œuvre a été extrêmement positive, bien au-delà de nos attentes, parce qu’on s’est servis de ce projet pour en faire un véritable programme et non pas une addition de actions menées dans des établissements différents, notamment en travaillant sur des outils communs de mise en œuvre et de suivi. Et on a découvert qu’à Lille, on ne faisait pas exactement la même chose qu’à Nice, à Lyon, à Argenteuil, et encore moins à Marseille, mais on a pu partager le meilleur de chacun. Ça a été un succès, on a largement atteint nos objectifs.

FCF – Qu’est-ce que le programme a changé pour votre association ? Et quel est votre souvenir le plus marquant concernant le programme ?

Le programme a eu un effet catalyseur pour construire le sentiment d’appartenance au Valdocco, pour modéliser notre approche, nos outils d’intervention et lancer des chantiers et des projets nationaux. J’ai en tête l’Assemblée Générale de l’année dernière du Valdocco, où l’on a présenté les résultats de la première évaluation d’impact social. Au Valdocco, nous n’avons pas choisi de faire une analyse d’impact ponctuelle, nous avons choisi de former tout notre staff, de créer nos propres outils afin d’être autonomes et de réaliser annuellement une évaluation d’impact commune. Nous avons voulu utiliser les opportunités du programme pour monter définitivement d’une marche dans la structuration de notre association. A cette AG, c’était la première fois au Valdocco qu’étaient présents des salariés et des bénévoles de tous les établissements, et on a pu leur présenter et échanger autour de l’impact du Valdocco. On avait invité le cabinet Kimso, qui est partenaire du programme Acteurs de Résilience, pour expliquer le comment et le pourquoi du travail mené ensemble. On a eu une assemblée générale qui reflétait une association unie, unique, qui avait modélisé son approche, qui invitait des partenaires extérieurs, professionnels et structurés. C’était vraiment pour moi le plus gros fruit de ce programme.

Et aujourd’hui, toutes nos activités de prévention générale sont bien réunies dans un programme unique mis en œuvre sur nos différentes implantations. De plus, l’approche Valdocco est modélisée, évaluée chaque année dans tous nos établissements – prévention comme protection de l’enfance – renforçant ainsi le sentiment d’appartenance et les fondamentaux du Valdocco pour maximiser notre impact auprès des enfants, des jeunes et des familles.

FCF – Pourquoi est-il important, selon vous, que la Fondation Caritas France continue à proposer des programmes pluriannuels avec un soutien à la fois financier et extra-financier ?

Des programmes sur ce modèle, il y en a d’autres, mais celui-ci comporte des éléments qui font toute sa plus-value, et dans lesquels on reconnaît vraiment l’approche de la Fondation Caritas.

Le premier élément, c’est que le programme d’accompagnement ne nous est pas imposé. On a l’opportunité de choisir par rapport à nos besoins du moment. Dans d’autres programmes d’accompagnement, on part du principe qu’on est tous pareils, qu’on a tous les mêmes besoins, et que parce qu’on est des associations, alors on ne sait pas faire ceci ou cela. Dans le programme Acteurs de Résilience, il y a des fondamentaux qui sont intéressants parce qu’ils sont faits non pas sous forme d’un cours magistral, mais sous la forme d’échanges de pratiques, où chacun vient piocher ce dont il a besoin. Ça nous aide, ça nous construit, ça nous permet de catalyser nos moyens et nos efforts, et ça nous apporte quelque chose qu’il nous faudrait des années pour aller chercher faute de temps ou de moyens.

Il faut vraiment que ce programme continue. Si nos associations ont été sélectionnées, si nous avons été accompagnés, si le programme a porté ses fruits, ça veut dire que nous sommes en capacité de réaliser un changement social et qu’il faut que, collectivement, nous construisions cette communauté d’acteurs de changement. Seuls, nous n’aurons qu’un impact limité mais nous faisons partie de la solution et il faut qu’ensemble nous arrivions à aller chercher des vrais leviers de changement pour impacter valablement la vie des plus fragiles.


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Cécile Roy - Le Valdocco