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Armand Hurault - Des Étoiles et des Femmes

Armand Hurault - Des Étoiles et des Femmes

Portait Acteurs de Résilience

Armand Hurault, Directeur de l’association Festin

 


FCF – Quel a été le projet porté par votre association dans le cadre du programme Acteurs de Résilience 2021-2023 ? Quels objectifs souhaitiez-vous atteindre ?

Le projet que nous avons porté est Des Étoiles et des Femmes, un projet qui rend accessible la formation cuisine à des femmes éloignées de l’emploi et ceci dans des conditions d’excellence, puisque chaque femme est parrainée par un chef gastronomique ou étoilée et part en stage au sein de son restaurant. Le projet est présent sur 14 territoires, il a essaimé, et le programme Acteurs de Résilience est venu en soutien à la tête de réseau qui est portée par l’association Festin. Il y a 3 ans, on était en train de structurer cette action de tête de réseau et on se posait des questions : quel est le périmètre ? Quel est le bon dimensionnement ? On avait aussi envie de pouvoir prouver que le programme fonctionnait. L’accompagnement dans le cadre d’Acteurs de Résilience a permis de structurer la tête de réseau, de renforcer l’équipe, de travailler à une mesure d’impact de long terme qui a été un projet très ambitieux et qui est maintenant en train d’être restitué. Nos objectifs étaient de pouvoir poursuivre l’essaimage territorial du projet et de renforcer la présence, la légitimité et l’efficacité de la tête de réseau en tant que coordinateur de l’ensemble du projet et ça a été tout à fait atteint. Il y a des objectifs qui changent en cours de route parce que le projet n’est pas linéaire et parce que le contexte évolue également et donc ça nous a aussi permis d’enclencher une transformation qui est encore en cours.

FCF – Qu’est-ce que le programme a changé pour votre association ? Et quel est votre souvenir le plus marquant concernant le programme ?

Il a d’abord permis de créer des temps d’échanges entre pairs, ce qui est toujours très intéressant et riche. Puis, il nous a permis de nous donner du temps pour travailler sur le long terme à la construction d’une stratégie qui était plus ambitieuse car on a moins été dans l’urgence immédiate de devoir renouveler des financements. Il nous a aussi permis de faire notre première grande mesure d’impact, qui est la plus complète et la plus riche qu’on ait jamais eu.
Il y a eu ce moment où avec tous les porteurs de projets nous avons été réunis dans les locaux de la Fondation Caritas pour pitcher ce que le programme nous avait apporté jusqu’à maintenant et c’était marquant et riche de voir tous ces acteurs avec des logiques assez différentes mais avec, à la fois, de grandes similarités.

FCF – Pourquoi est-il important, selon vous, que la Fondation Caritas France continue à proposer des programmes pluriannuels avec un soutien à la fois financier et extra-financier ?

Je pense que c’est le futur de la philanthropie. Je pense qu’on a besoin d’une philanthropie basée sur la confiance. Que ce soit les fondations ou les associations voire même les mécènes, on est là pour essayer de rechercher l’impact social. La logique de méfiance qui part du principe que l’association va essayer de ne pas faire son projet, risque de le faire mal ou de ne pas donner d’informations tout à fait véridiques, ça entraîne beaucoup de temps de contrôle et de reporting qui peut être mieux utilisé à des temps de conseil. Se trouver une posture horizontale de partenaires en faveur de l’utilité sociale que nous recherchons ensemble, et non pas dans une relation verticale de financeur / bénéficiaire.
Le long-terme, ça produit de la sécurisation et ça permet de se projeter dans la construction de plans ambitieux à moyen terme. Le non fléché ça donne une plus grande souplesse à l’association pour utiliser les ressources au mieux en fonction des besoins du moment. Ce qui est recherché c’est l’impact social et pas juste le financement de tel ou tel achat. Ça met dans des postures de collaboration qui sont beaucoup plus efficaces. La Fondation Caritas a beaucoup apporté en termes de réseau, en termes de conseil, et en termes de mise en lien aux associations et aux autres structures de l’ESS.

J’espère que la Fondation Caritas va pouvoir poursuivre des programmes similaires et je souhaite bonne route à toutes les autres structures qui vont entrer dans ces programmes. Je serai ravi de pouvoir les aider si besoin, puisqu’une des valeurs ajoutées de la Fondation Caritas c’est son réseau et nous en faisons maintenant partie.

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Crédit photo : Caroline Dutrey

Armand Hurault - Des Étoiles et des Femmes