Alice Audren - Solinum

Portrait Acteurs de Résilience
Alice Audren, Responsable levée de fonds de Solinum
FCF – Quel a été le projet porté par votre association dans le cadre du programme Acteurs de Résilience 2021-2023 ? Quels objectifs souhaitiez-vous atteindre ?
On a porté le projet Soliguide dans le cadre d’Acteurs de Résilience. Soliguide, c’est une cartographie, une base de données, qui référence toutes les aides associatives et sociales pour les personnes en situation de précarité en France et depuis cette année en Espagne et à Andorre. Dès le début de l’intégration de Solinum dans le programme, notre objectif était clair : faciliter l’accès aux informations des personnes en situation de précarité, pour qu’elles puissent se reposer sur des informations fiables, qui sont à jour, et qui sont centralisées dans une plateforme qu’on a développé pour qu’elle soit le plus ergonomique possible. Au-delà de ça, l’objectif était de révolutionner la manière dont est pensée l’accès aux informations et par extension, l’accès aux droits de ces personnes-là, en France mais aussi dans notre ambition, dans toute l’Europe. On voulait le faire de la manière la plus intelligente possible, c’est-à-dire, ne pas ouvrir des antennes pour ouvrir des antennes mais s’intégrer au sein des dispositifs existants et valoriser les actions des associations qui, elles, au plus proche du terrain, font des actions directes auprès des bénéficiaires.
FCF – Qu’est-ce que le programme a changé pour votre association ? Et quel est votre souvenir le plus marquant concernant le programme ?
Le programme Acteurs de Résilience a permis une réaction en chaîne qui a été extrêmement positive pour Solinum. On a fait le choix d’allouer une grosse partie du financement au poste de responsable administratif et financier, un poste essentiel pour toute association et pourtant ultra compliqué à faire financer. Grâce à ça, on a pu travailler à la structuration financière de l’association afin de garantir une gestion transparente et efficace de nos ressources.
Le financement a eu lui-même un effet boule de neige parce qu’il a énormément rassuré d’autres partenaires financiers qui ont plus aisément embarqué dans l’aventure et sans qui, toute notre évolution, notre changement d’échelle jusqu’à aujourd’hui n’aurait pas été possible. Par extension, notre responsable administratif et financier, de par son embauche, a pu travailler sur l’établissement du rescrit fiscal afin qu’on soit reconnu d’intérêt général et qu’on puisse délivrer des reçus fiscaux. Ca a ouvert d’autres opportunités en termes de financements privés, notamment sur des plateformes comme Captain Cause ou Hool.
En somme, avoir un acteur de renom comme la Fondation Caritas à nos côtés qui nous a montré son soutien et sa confiance avec un cofinancement pluriannuel qui nous a apporté davantage de stabilité et de sérénité financière sur trois ans, ça a tout changé. Le programme est très pionnier, ça n’existait pas à l’époque et il nous a permis de débloquer plein d’opportunités. Les ateliers thématiques étaient pertinents pour nos enjeux à chaque étape de notre développement. Je retiens notamment celui sur les mécanismes de levée de fonds, dans lequel j’ai appris énormément de choses et pourtant, je suis responsable de la levée de fonds. Le côté promotion de lauréats permet aussi de se nourrir des expériences des autres et je crois que c’est le plus précieux, et c’est ce que je retiens le plus au-delà du financier. Aujourd’hui, plein de choix stratégiques qu’on fait sont basés sur les retours d’expérience qu’on a eus d’autres lauréats. Qu’on soit dans la protection de l’enfance, dans l’orientation, dans l’insertion professionnelle, il y a certains enjeux de développement qui sont communs et c’est grâce à ces retours d’expérience qu’on peut réussir à les aborder et éviter certaines erreurs.
FCF – Pourquoi est-il important, selon vous, que la Fondation Caritas France continue à proposer des programmes pluriannuels avec un soutien à la fois financier et extra-financier ?
La Fondation Caritas a compris que financer une action dans un projet, c’est incroyable. Financer l’ingénierie qu’il y a derrière le projet ou la structuration financière de son association commanditaire, c’est encore mieux. Et sans ça, on n’aurait pas pu être là où on en est maintenant. Je pense que c’est important de continuer à proposer cette flexibilité en faisant confiance aux associations lauréates pour allouer les fonds au poste qui leur semble le plus stratégique.
Aujourd’hui, Solinum veut davantage être identifié comme un acteur de la recherche et de l’étude sur des sujets liés à la précarité, l’orientation et éventuellement la mesure d’impact pour les outils numériques d’orientation. Un poste de chargé d’études est très difficile à financer, mais la Fondation Caritas a accepté notre demande d’allouer la toute dernière tranche de la subvention au financement du poste. C’est un rôle très important pour le développement de l’asso dans cette voie.
Je pense qu’il est essentiel pour la Fondation de continuer à proposer des accompagnements thématiques à la carte. Enfin, c’est important de continuer à cultiver cet aspect promo et peut-être même alumni, dans un rôle de mentor pour les nouveaux lauréats, pour qu’on puisse rendre ce qu’on nous a donné. L’ESS, c’est un secteur qui évolue constamment et c’est difficile parfois de se rendre compte des opportunités donc c’est important de se garder à la page et de se nourrir de ce que les autres ont à nous donner.
J’ai un fort sentiment de gratitude envers l’équipe de la Fondation Caritas qui a toujours été là pour nous, qui nous a toujours fortement soutenus. On ne s’est jamais sentis abandonnés, on s’est toujours sentis accompagnés et ils ont toujours été très réceptifs à nos demandes ou à nos préoccupations. Et c’est aussi leur état d’esprit d’ouverture qui été très précieux pour nous.
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